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Girl Power #3 : Ginny Weasley est-elle le meilleur personnage de Harry Potter ?

Posté par Marie 14 juillet 2019


Cette série d’articles a pour objectif de défendre les femmes de la pop culture qui sont traditionnellement haïes par les masses. Ces personnages sont la cible de commentaires régulièrement misogynes et violents visant à minimiser leur qualité de personnage pour les réduire à des critères systématiquement dévalorisés : leur prétendue faiblesse et leur féminité.

La saga Harry Potter est riche en personnages féminins forts et chacune d’entre elle mériterait un article. Qu’elles soient brillantes comme Hermione Granger, cruelles comme Bellatrix Lestrange ou humaines comme Minerva McGonagall, toutes ces femmes enrichissent l’univers de notre sorcier préféré et, dans beaucoup de cas, empêchent certains de leurs comparses masculins de faire d’énorme bêtises ( rappelons tout de même que sans Hermione, Ron et Harry n’auraient pas tenu plus d’un tome).

J’ai une affection particulière pour le personnage de Ginny qui a toujours été un de mes préférés de la saga. J’ai eu l’impression, plus encore qu’avec les autres personnages, de grandir avec elle au fil des romans.

(Par souci de simplicité je ne vais pour l’instant traiter que du personnage tel qu’il apparaît dans les livres)

On découvre Ginny Weasley dans L’école des Sorciers alors qu’elle n’est qu’une enfant de 10 ans, la seule fille de la famille Weasley et la petite dernière de la famille. Dès le départ, Ginny se démarque du reste de la fratrie et on comprend rapidement qu’elle y occupe une place centrale. Au moment de dire au revoir à ses frères qui s’en vont à Poudlard, Fred et George, qui se soucient de son chagrin d’être la seule à ne pas partir, lui promettent de lui envoyer un siège de toilette de Poudlard : preuve que même pour ses jumeaux farceurs, Ginny occupe une place importante !

Lors des deux premiers romans, Ginny ne se résume presque qu’à une jeune adolescente amoureuse du célèbre Harry Potter. Tout comme les milliers de lecteurs et de lectrices qui découvraient pour la première fois ce nouvel univers, elle représentait une forme d’ébahissement face à ce jeune garçon célèbre malgré lui. Mais dans La Chambre des Secrets, sa représentation bascule et elle prend une place centrale dans le roman – conférée par son statut de victime – ainsi que dans la vie de Harry. Elle devient alors rapidement une proche de ce dernier et l’accompagne dans ses aventures, plus particulièrement à partir du tome 5 et de sa participation dans l’Armée de Dumbledore.

Si Ginny Weasley déchaîne autant les passions des communautés de fans de Harry Potter c’est évidemment en grande partie à cause de la relation amoureuse qu’elle tisse avec Harry dans les deux derniers volets de ses aventures ; ce choix ne plaît pas à tout le monde, notamment parce qu’elle est « trop faible » aux yeux de certain.e.s ou simplement qu’elle ne fait pas le poids face à d’autres filles entourant Harry – Hermione ou Cho Chang, notamment. Pour ma part, je trouve leur relation très crédible puisque je trouve que Ginny a un caractère adapté à celui de Harry : elle fait preuve d’un courage à toute épreuve, ne se laisse jamais marcher sur les pieds (notamment par ses frères ! ) et surtout… Elle adore le Quidditch ! C’est ce dernier point en particulier que je trouve convaincant. Harry et Ginny n’ont, rappelons-le, que 14 et 15 ans lorsque leur couple se forme dans Le Prince de Sang-Mêlé. Le fait qu’une passion commune aussi classique que le Quidditch les rapproche est tout à fait logique vis-à-vis de leurs âges respectifs ! En outre, ils ont vécu des traumas communs (la bataille du Département des Mystères, par exemple), et Ginny impressionne beaucoup Harry de par son grand talent au Quidditch mais aussi son grand courage, deux points qui lui importent beaucoup. Leur affection mutuelle se développe petit à petit et suit une certaine logique depuis le premier roman. En clair : c’est une histoire qui me plaît beaucoup.

Ce qui me plaît moins vis-à-vis du personnage de Ginny c’est la manière dont ses autres relations sont traitées. En effet, avant d’être en couple avec Harry, Ginny a été avec Michael Corner puis Dean Thomas. Et pendant près de trois tomes, JK Rowling a fait le choix de présenter ces relations à travers le comportement toxique de Ron (et, parfois, de Fred et George) en usant et ré-usant de ses réactions ultra-paternalistes d’adolescent refusant de voir sa petite sœur embrasser qui elle souhaite. Fort heureusement, ce comportement est mis à ma dans le 6ème tome par Ginny elle-même ainsi que par Hermione  qui se moquent de son double discours et de sa jalousie apparente. Mais il me semble que cette intervention survient beaucoup trop tard et que les réactions de Ron, qui frisent avec une version soft du slut-shaming, sont passées à deux doigts d’être légitimées.

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Concrètement, Ginny Weasley est une jeune fille qui a vécu un nombre incroyable d’aventures et qui a pris la défense de ses ami.e.s de nombreuses fois, et pourtant elle est souvent détestée par les communautés de fans de Harry Potter. Cela est peut-être en partie du à son adaptation insipide et complètement aseptisée dans les films qui ont fait d’elle une sorte de statue sans émotions et sans le grand feu de sa personnalité.

Bref, vous l’aurez compris, je trouve que Ginny est un personnage très réussi qui a surtout pâti du comportement de son entourage (Ron, c’est toi que je regarde) et de la manière dont elle a été campée dans les films (David Yates, c’est toi que je regarde). J’adore son humour, son indépendance et sa générosité à toute épreuve !

5 fois où Ginny a été mon personnage préféré :

  • Lorsqu’elle reste un soutien sans faille pour Harry dans La Coupe de feu alors qu’il est détesté de presque tou.te.s les élèves de Poudlard et que dans ce même tome elle se rend au bal avec Neville.
  • Lorsqu’elle trouve le nom de l’ « Armée de Dumbledore » dans L’Ordre du Phénix  et qu’elle en devient une de ses membres les plus fidèles.
  • Toutes les fois où elle épate (et effraie) son entourage avec son incroyable sortilège de chauve-furie
  • Lorsqu’elle tient tête à sa mère et à Fleur au sein du Terrier.
  • Lorsqu’elle se bat lors des deux grandes batailles de Poudlard pour protéger Harry.

3 Commentaires

Ziggy 14 juillet 2019 at 15 h 35 min

Spoiler alert: non.

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louise 15 juin 2020 at 22 h 49 min

Comment rendre féministe un livre qui ne l’est pas. Ça décrédibilise l’article. C’est tout ce que n’a pas fait l’auteur. Elle a juste conçu les relations amoureux comme il existe dans le réel. En aucun cas y’a des histoires de domination masculine, sharming etc. D’ailleurs d’un coté comme de l’autre (féminin / masculin) ont des travers du point de vue des histoires amoureuses. Comme il existe chez les adolescent de 13-17 ans (période couverte par le livre hors le derniers chapitre qui se passe 19 ans plus tard), les sentiments sont souvent instables. F’in bref pour avoir lu et relu le livre vous donnez une interprétation d’un livre selon vos points de vue et non comme celui de l’auteur. …

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Marie 20 juin 2020 at 17 h 29 min

Bonjour,
Je ne comprends pas votre réponse. Une oeuvre entière n’a pas besoin d’être féministe pour qu’on puisse retrouver en ses personnages des symboles féministes intéressants. C’est le cas de Game of Thrones par exemple.
Certes, la saga Harry Potter ne se revendique pas féministe et beaucoup d’éléments sont très problématiques. Mais cela ne m’empêche pas de trouver des éléments de lutte – qu’ils soient intentionnels ou non de la part de l’auteure – chez plusieurs personnages !

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