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Quelques conseils avant d’aller voir un·e psy

Posté par SandraK 26 janvier 2023

Quelle que soit la raison, un drame, une déprime passagère, un mal-être inexpliqué, il arrive à un moment dans notre vie que nous ressentions le besoin parfois viscéral, ou juste une simple envie de nous exprimer, de parler, avec quelqu’un qui ne soit pas un·e ami·e et encore moins un membre de notre famille. Bref, un jour on se réveille ou un jour on nous invite à aller voir « un·e professionnel·le ».
Oui, nous parlons de « professionnel·le » pour ne pas nommer, pour éviter d’utiliser le mot qui évoque beaucoup de fantasmes souvent associés à la folie : le psy.
Quand nous n’avons pas été habitué·e·s dans notre entourage à voir des personnes s’y rendre ou en parler librement, le blocage peut être important et la procrastination grande et longue avant d’oser composer un numéro et de prendre un rendez-vous.
Rien d’étonnant : qui appeler ? qui choisir, un psychologue, un psychanalyste ou un psychiatre ? combien ça va me coûter ? que faire si ça ne se passe pas bien ? qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire ? est-ce que ce n’est pas bizarre de faire ça ? ai-je vraiment du temps à y consacrer ? en ai-je réellement besoin ?

Vous êtes légitime

Commençons par le commencement : tout le monde, absolument tout le monde est légitime pour aller voir un·e psy. J’ai tendance même à penser que dans une société aussi névrosée que la nôtre, cela devrait être un service public accessible à tous et toutes très facilement. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un entourage à l’écoute et dans le cas échant, l’entourage ne peut pas tout porter, tout encaisser, tout entendre et n’a pas nécessairement les compétences pour aider.

Les psys sont formé·e·s pour vous recevoir et vous accompagner, quelles que soient vos attentes et même d’ailleurs si vous n’en attendez rien. Je ne vais pourtant pas vous mentir, il existe plein de mauvais psys, tout d’abord objectivement : des personnes qui ne sont pas à la hauteur de leur pratique, mais aussi subjectivement : des professionnel·le·s qui ne vous conviendront pas. C’est NORMAL. Et c’est peut-être la première chose que vous devez intégrer : vous ne trouverez pas forcément le bon ou la bonne psy du premier coup.

Psychiatre, psychanalyste ou psychologue ?

Un·e psychiatre fait d’abord une formation en médecine puis se spécialise en psychiatrie qui est une spécialité médicale traitant de la maladie mentale. Iel peut utiliser plusieurs méthodes dans sa pratique dont la psychanalyse. Iel peut également si nécessaire proposer des traitements médicamenteux (antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques…)

Un·e psychanalyste peut mener une cure psychanalytique, plus communément appelée une « analyse ». Les règles de cette méthode ont été principalement fixées par Sigmund Freud.
/!\ Le titre de psychanalyste n’est pas protégé, il ne donne pas lieu à la remise d’un diplôme. Les pré-requis sont simplement d’avoir soi-même fait une analyse, même s’il existe des formations également encadrées par des associations, il n’y a aucune obligation de passer par là. Ne vous tournez jamais vers un psychanalyste qui n’est pas également diplômé de psychologie !

Un·e psychologue est une personne diplômé de psychologie (iel n’est pas médecin). Spécialiste du fonctionnement psychique, son but est d’améliorer le bien-être de l’individu à travers des méthodes souvent transversales (psychothérapie, psychanalyse, gestalt-thérapie, thérapies cognitivo-comportementale etc…)

Mais alors qui choisir ?

J’ai envie de vous dire, peu importe. De toute façon si votre état de santé l’exige, un praticien non médecin saura vous rediriger vers un·e psychiatre.
J’ai tendance à penser qu’il existe autant de pratiques que de praticiens. J’ai rencontré pour ma part une vingtaine de psychologues, psychiatres ou psychanalystes dans ma vie et chacun·e avait sa propre méthode quand bien même iels avaient le même titre. Cependant il existe une différence de concept et de coût.

Les séances chez le·a psychiatre durent généralement maximum une demi-heure et sont remboursées par la sécurité sociale (en partie au moins !).
Les séances chez le·a psychologue varient entre 45 minutes et 1h30. En cure psychanalytique les séances durent au moins 1h. Le coût est évidemment variable selon les villes et les personnes mais comptez au moins 40€ par rendez-vous (si vous avez une bonne mutuelle vous pouvez vous faire rembourser partiellement).

Ce qui compte c’est de trouver quelqu’un qui vous convienne !
Cependant j’aurais tendance à conseiller de commencer par un·e psychologue si vous n’avez jamais eu à faire à quelqu’un mais cela n’a rien d’obligatoire. Les psychiatres peuvent être parfois plus impressionnant·e·s pour débuter un travail et les psychanalyses sont de toute façon généralement réalisées par des psychologues qui ont fait une spécialité psychanalyse. Il ou elle saura déterminer avec vous si vous avez besoin de suivre une psychothérapie classique ou s’il serait plus judicieux de débuter une psychanalyse.

Mais alors qui appeler ?

C’est l’heure du passage à l’acte, vous avez décidé de prendre votre premier rendez-vous. La première chose que vous pouvez tenter c’est évidemment de faire marcher votre « réseau » pour vous renseigner sur les bons et les bonnes praticien·ne·s autour de chez vous. Questionnez vos ami·e·s ! Attention cependant, la déontologie de la majorité des psys les invite à ne pas recevoir deux personnes trop proches, d’autant plus s’il s’agit de deux membres d’une même famille. Mais avec les expériences de votre entourage vous pourrez surtout éliminer des psys nocifs et c’est déjà un grand pas !
Vous devez définir plusieurs choses avant de choisir quelqu’un :

si vous comptez y aller régulièrement, si vous ressentez le besoin d’une séance par semaine par exemple : choisissez quelqu’un de proche de chez vous et demandez immédiatement au téléphone si ce sera possible. Certain·e·s praticien·ne·s ne reçoivent qu’une fois toutes les deux semaines voire une fois par mois, par choix ou par obligation.

votre budget : si vous êtes une personne précaire et ne souhaitez pas voir un·e psychiatre en libéral, sachez qu’il existe des CMP (centres médicaux psychologiques) qui permettent de voir des psychiatres, des psychologues ou des infirmiers psy gratuitement (prise en charge par la sécurité sociale)
Les prises en charge sont malheureusement assez longues dans certaines villes. Pensez à en parler avec votre médecin traitant pour qu’il vous fasse une lettre, il pourra ce faisant vous recommander lui-même des professionnel·le·s. De même, pour aller voir un·e psychiatre vous devez désormais impérativement être adressé·e par votre médecin traitant.

Et si ni votre médecin traitant, ni vos proches ne peuvent vous aider pour choisir quelqu’un (ce qui est tout à fait possible), il vous faudra vous lancer, taper sur google « psy + votre ville ». Et nous en revenons à ce que je disais au début de l’article, il va falloir essayer. Je vous conseille au moins deux séances avant de déterminer si la personne vous convient ou non. La première séance étant un peu particulière généralement, cela vous laisse le temps de vous adapter. Cependant, ne restez surtout pas avec un·e praticien·ne avec qui vous ne vous sentez pas en confiance ! N’ayez pas peur de le dire frontalement, c’est leur métier, iels ont l’habitude que les gens partent. Si vous leur dites honnêtement, iels pourront vous rediriger vers un·e de leur collègue ou essayer de déterminer avec vous les obstacles qui empêchent la relation.

En conclusion

Je ne le répéterai jamais assez, tout le monde est légitime pour aller consulter, il n’y a pas de règle qui détermine qui a le droit ou non. Prenez le temps nécessaire pour y voir plus clair sur vos besoins et n’oubliez pas que vous ne trouverez peut-être pas la bonne personne du premier coup mais ne baissez pas les bras au premier rendez-vous, il faut persévérer ! Vous finirez sans aucun doute par trouver un·e psy qui vous convient.

(Article initialement publié en 2020)

2 Commentaires

Lucile 3 juillet 2020 at 23 h 40 min

Bonjour !
Bon article, cependant :
– 1h lors d’une cure psychanalytique c’est beaucoup, au contraire ça a plutôt tendance à être plus court que lors de séances de psychothérapies « classiques ».
– 40€ la séance de 45 min c’est vraiment un minimum et dans les grandes villes (pas Poitiers donc :p) on ne trouve pas à ce prix. En idf ça peut monter jusqu’à 90€ la séance.
– le « jamais » concernant le psychanalyste est un peu péremptoire, non ? 🙂 Il existe de fait beaucoup de branches de la psycho (et pas seulement deux). Cela dépend de ce que l’on recherche.
– quand on n’y connaît rien du tout, le moyen le plus sûr de ne pas se tromper (en terme de probas) est je pense d’aller voir un.e psychologue clinicien.ne.
Merci en tout cas, je pense que ton article aidera ! La bise !

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SandraK 4 juillet 2020 at 16 h 40 min

Bonjour Lucile et merci pour ton commentaire 🙂
Je me permets de te répondre point par point :
– Effectivement il n’y a pas un temps précis pour les cures psychanalytiques notamment si le thérapeute veut « jouer » avec les frustrations du/de la patient·e. Comme dit régulièrement dans l’article tout va dépendre du praticien. Pour ma part lors de mon analyse, toutes les séances duraient 1 heure et c’était nécessaire mais il ne s’agit en effet que de mon expérience !
– Pour le prix il s’agit d’un minimum mais sur Poitiers j’ai déjà payé ça comme tarif ou parfois comme tarif étudiant et de plus en plus de psys proposent des tarifs adaptés à leur patientèle (notamment précaire) et tant mieux ! Évidemment en IDF c’est une autre cour… Disons qu’en moyenne dans le coin j’étais plus sur 50€/ l’heure mais ça dépend vraiment des lieux et des thérapeutes!
– je ne suis absolument pas contre la psychanalyse bien au contraire, je pense que tu m’as mal comprise, je me méfie surtout grandement de l’encadrement de cette dernière. C’est pourquoi je préfère orienter vers un psychologue psychanalyste. Les psychanalystes auto-proclamés (il n’y a pas d’encadrement sur l’appellation) sont nombreux et cela peut être très dangereux, j’en ai d’ailleurs fait les frais !
Et oui je suis d’accord avec ta conclusion 🙂

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