Quotidien

MIAM ART #2 : les pommes de terre de Van Gogh

Posté par Ju le Zébu 10 octobre 2019

Chez Berthine, comme nous sommes des gourmand·e·s, nous portons une attention toute particulière à la nourriture en peinture. L’alimentation, en tant que pratique culturelle typique à une époque ou à un groupe social, est un objet digne de représentation, souvent porteur d’un discours plus vaste. Dans tous les cas, l’art pictural nous inspire dans le champ de l’art culinaire. Miam, miam. Nous vous proposons donc de découvrir un tableau, plus ou moins connu, et une recette végane que nous imaginons à partir de lui.

Aujourd’hui, nous nous intéressons aux Mangeurs de Pommes de Terre, de Vincent Van Gogh. Achevé en 1885, ce tableau est l’un des plus célèbres du peintre mais aussi l’un de ceux dont il était le plus satisfait. En le donnant à son frère, marchand d’art, il était convaincu de lui confier un chef-d’œuvre (ce qui ne lui est presque jamais arrivé durant sa carrière, Van Gogh était très critique de son travail, un éternel insatisfait).

Les Mangeurs de Pommes de Terre, Vincent Van Gogh, 1885

Ce tableau représente une scène d’intérieur typique du monde paysan : le repas du soir.

Autour d’une table, chichement éclairée par une seule lampe, cinq personnages partagent leur repas. Ils mangent dans un même plat des pommes de terre et sont sur le point de boire du café.

L’ambiance grise et sombre, les traits tirés des personnages assis… Tout indique les dures conditions de vie qui sont celles de ces paysans néerlandais à la fin du XIXe.

Dans une lettre à son frère, V. Van Gogh lui déclare :

« J’ai voulu m’attacher scrupuleusement à donner l’idée que ces gens qui, sous leur lampe, mangent leurs pommes de terre avec leurs mains qu’ils mettent dans le plat, ont aussi labourés la terre et que mon tableau exalte donc le travail manuel dans la nourriture qu’ils ont eux-mêmes si honnêtement gagnée. »

V. Van Gogh à son frère

L’artiste drape ainsi ces gens de dignité. A une époque où nous portons une si grande importance à ce que nous mangeons, à où et comment nos aliments ont été cultivés, nous devrions d’autant plus admirer le dur labeur de ces paysans.

La pomme de terre est aujourd’hui l’un des aliments les plus répandus dans le monde. Elle est cependant originaire d’Amérique latine. Après la découverte et la colonisation du continent américain, cette tubercule est introduite en Europe au XVIe siècle. Facile à cultiver et très nourrissante, elle devient vite un aliment de base permettant de lutter contre les famines et ainsi améliorer un peu les conditions de vie.

La pomme de terre est de fait aussi l’aliment du pauvre. On la retrouve ainsi dans bons nombres de plats traditionnels sous diverses formes.

Les Mangeurs de Pommes de Terre de Van Gogh semblent consommer leur patates cuites à la vapeur. Cependant, les Pays-Bas sont aussi un pays où l’on a largement développé l’art de la friture (oui, oui, frire est un art). L’huile étant plus coûteuse que l’eau et la friture prenant plus de temps, on comprend aisément que ces paysans, après une dure journée, ne les fassent pas frire.

Cordon bleu ou non, vous savez sûrement déjà faire cuire vos pommes de terre à l’eau. Nous vous proposons donc une recette de kroketjes aux pommes de terre, autrement dit des galettes de purée de pommes de terre frites. (et n’ayez pas peur de l’huile s’il vous plait, le gras, c’est la vie)

Pour 4 personnes

  • 5 belles pommes de terre
  • 3 cuillères à soupe de crème de soja
  • Persil frais
  • Sel, poivre
  • Huile neutre de cuisson ou de friture
  • Optionnel : graines de sésame
  • Farine

Pour commencer, il faut réaliser une purée de pommes de terre. Maison, c’est bien meilleur.

Faîtes cuire les pommes de terre dans de l’eau et piquez les de temps en temps pour vérifier l’avancement de la cuisson. Lorsqu’elles sont bien cuites, laissez-les refroidir un peu avant de les éplucher. Puis, écrasez-les (soit un peu à l’arrache avec une fourchette, soit avec un écrase pommes de terre de pro). Incorporez la crème, le sel, le poivre et le persil.

Réalisez à partir de la purée des boulettes de taille moyenne. Roulez-les dans un peu de farine (et/ou des graines de sésame). Si vous rencontrez des difficultés à former vos boulettes, ajoutez un peu de farine à votre purée.

Dans une poêle, mettez à chauffer une généreuse quantité d’huile (j’insiste sur la générosité, il faut que les boulettes baignent dedans, sinon il ne faut pas faire de la friture).

Pour vous assurez que l’huile est assez chaude, vous pouvez mettre une miette de purée dedans et observez la réaction. Quand l’huile crépite, c’est bon ! Disposez vos futures kroketjes dans la poêle et faîtes-les bien dorer des deux cotés. Servez chaud et eet smakelijk* !

*bon appétit en néérlandais


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