Depuis longtemps, l’imaginaire collectif attribue aux femmes une plus grande propension à rêver d’amour et à s’attacher rapidement. Les hommes, eux, seraient réputés plus réservés, plus lents à se laisser toucher. Pourtant, une étude internationale parue en 2025 dans la revue Biology of Sex Differences renverse cette idée reçue. Les hommes tomberaient amoureux plus tôt que les femmes.

Menée auprès de 808 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, l’étude s’appuie sur un panel réparti entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Afrique du Sud. Tous les participants étaient engagés dans une relation au moment de l’enquête. Pour homogénéiser les données, les personnes transgenres et non binaires ont été catégorisées selon leur sexe assigné à la naissance.
En moyenne, les hommes déclarent éprouver des sentiments amoureux un mois avant les femmes. Près de 30% d’entre eux affirment même ressentir cet attachement avant que la relation ne débute officiellement, contre 20 % chez leurs partenaires féminines. Cette avance ne disparaît pas lorsque l’on prend en compte des critères comme l’âge, le nombre de partenaires ou le contexte culturel.
Des rapports amoureux différents
En revanche, lorsque les femmes tombent amoureuses, elles s’investissent souvent plus intensément. L’étude montre qu’elles vivent la phase romantique avec davantage de ferveur émotionnelle. Elles développent plus fréquemment des pensées obsessionnelles et un engagement affectif marqué. Ce constat demeure même en tenant compte d’autres variables.
Pour comprendre ces disparités, les chercheurs mobilisent des arguments issus de la théorie de l’évolution. Chez les hommes, un attachement rapide aurait été avantageux pour multiplier les chances de reproduction. Chez les femmes, la prudence aurait permis de garantir la stabilité d’un partenaire capable de soutenir la grossesse et les premiers mois de la maternité. Ainsi, le sentiment amoureux jouerait le rôle de signal fort d’un engagement sincère.
Même si les auteurs précisent que leur échantillon reste partiel et ne reflète pas l’ensemble des expériences humaines, leurs conclusions questionnent les stéréotypes. Elles invitent surtout à regarder l’amour, dans ses élans comme dans ses rythmes, avec plus de nuance et de curiosité.