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Et si on arrêtait de publier des photos d’enfants sur les réseaux sociaux?

Posté par Marie 22 novembre 2017

Dur, dur d’être un bébé ! On vous prend sans arrêt en photo, on vous afflige des tenues ridicules, on vous affiche sur les réseaux sociaux…. Et sinon, c’est quand qu’on vous laisse tranquille ?

Juridiquement, c’est très clair :  selon l’Article 9 du code civil, le droit à l’image se fonde sur le principe de respect de la vie privée reconnu à toute personne et en particulier aux mineurs. En plus clair, nous sommes tou.te.s propriétaires de l’utilisation qui est faite de notre image. Il y a donc une question de consentement qui est centrale : si vous n’êtes pas consentant.e.s à ce que quelqu’un.e publie ou soit en possession d’une photo de vous, alors vous avez entièrement le droit d’exiger qu’elle soit effacée.

Mais alors, quid des mineurs ? Dans le cas des personnes de moins de 18 ans, les parents doivent également exprimer leur consentement avant que la photo ne soit publiée ; l’image du / de la mineur.e appartient donc à la fois à l’enfant concerné.e et à ses parents. Mais dur de demander son consentement à un jeune enfant, voire un bébé !

Toute image publiée sur internet y restera indéfiniment ; même si vous la supprimez, les données resteront stockées quelque part. Publier quelque chose sur la Toile n’est donc pas une chose à faire à la légère, surtout lorsque l’image d’autres personnes est également en jeu. Il est primordial de leur demander leurs avis avant de vous approprier cette image et de la transmettre à autrui. Lorsque vous prenez un enfant en photo et que vous décidez de publier ladite photo sans demander son avis, vous lui imposez donc une trace numérique indélébile, avant même qu’iel ne soit en âge de prendre cette décision par lui ou elle – même ! Dans la mesure où un.e jeune enfant ne peut pas donner son consentement à ce que l’image soit diffusée, en le faisant vous lui dérobez son droit à l’image.

Bien sûr, l’acte de mettre une photo d’un.e enfant que vous aimez sur internet est rarement teinté de mauvaises intentions. Mais il ne faut pas oublier que, au fur et à mesure que les données numériques prennent une place de plus en plus importante dans notre société, la prise de conscience du poids que peut avoir la trace d’informations que nous laissons derrière nous sur internet doit s’améliorer. Ainsi, prenez l’habitude de toujours demander à quelqu’un s’iel est consentant.e avant même de prendre une photo, ou, au cas échéant, avant de la publier au moins. Faites de même avec les enfants : ainsi, vous les sensibiliserez à l’importance que peut avoir cet acte qui est de plus en plus banalisé (notamment via le développement de réseaux sociaux à transmission d’image immédiates, type Snapchat ou Instagram).

 

Et si on se mettait à apprécier les plus jeunes qui nous entourent, sans pour autant les afficher ?

 

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