Sciences & Vie

On les appelle OVNI

Posté par Celia Capella 22 février 2019

Observer le ciel c’est pour beaucoup l’espoir d’apercevoir un événement exceptionnel, le rêve de tout·e enfant : une soucoupe volante prouvant l’existence de voisins célestes.

Ce fantasme en a inspiré plus d’un·e, du touchant E.T. l’extraterrestre oublié sur notre Terre par sa maman à un alien invoqué par les pets de Louis de Funès dans notre Soupe Aux Choux nationale.

Vous l’avez compris, vous commencez à me connaître, je veux faire du clique : je vais vous parler d’OVNI.

Les petits hommes verts

A chaque phénomène non expliqué relayé par les médias, l’hypothèse d’une présence extraterrestre sur Terre revient sur le devant de la scène. Vous en rêvez, mais est-ce réellement possible ? Existent-ils vraiment ?

Celui-ci est malheureusement bien réel

La question de la vie extraterrestre est prise très au sérieux par les scientifiques, contrairement à ce que certains complotistes ou ufologues veulent bien admettre. La recherche de planètes pouvant abriter la vie dans l’Univers est une thématique de recherche très à la mode chez les astronomes.

En 2014, on estimait le nombre de planètes habitables dans l’univers à plus de 100 millions. Pour te donner un ordre d’idée, c’est environ le nombre de poils que vous retrouveriez sur vos bandes de cire en épilant 100 humains (hommes ou femmes confondus, car oui, les hommes et les femmes ont le même nombre de follicules pileux. C’est juste l’épaisseur qui change mais là, vraiment, je m’égare).

Sur autant de potentiels berceaux de la vie, on pourrait supposer que la probabilité pour que l’un d’entre eux ait vu naître une civilisation capable d’entrer en contact avec la nôtre est loin d’être nulle… Et pourtant. Aujourd’hui, la communauté scientifique s’accorde sur un point : aucune preuve tangible de l’existence d’extraterrestres n’a été recueillie. C’est ce que l’on appelle paradoxe de Fermi.

A cette question, différentes hypothèses ont été proposées au fil des années. L’une d’elles, assez répandue, suppose qu’aucune civilisation ne s’est développée assez longtemps pour arriver à réaliser des voyages interstellaires. En constatant la vitesse à laquelle l’homme épuise ses ressources, il est tout à fait probable que les autres formes de vie plus avancées se soient en fait déjà auto-détruites. Cela expliquerait le silence apparent de l’Univers.

Je vous laisserais bien méditer là-dessus mais je vous vois douter : les extraterrestres ne nous ont-ils vraiment jamais rendu visite ?

D’étranges lumières dans la nuit

Nombreux sont les témoignages décrivant des soucoupes volantes survolant le Poitou-Charentes ou la Picardie à toute allure. Certain·e·s vont même jusqu’à assurer avoir eu des relations sexuelles avec des êtres venus du ciel ! Vous qui croyiez être un fou après avoir fait courir la rumeur de votre dépucelage, admirez le style.

On retrouve des traces dans la presse de ce genre de phénomène depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les médias de l’époque se saisissent du moindre scoop de soucoupe (à essayer de prononcer vite : scoop de soucoupe, scoop de soucoupe) et le contexte de la Guerre Froide va rendre l’armée muette sur ces « objets » dont elle est souvent responsable. Les théories du complot s’amoncellent, l’apparition d’internet leur offrira une tribune de choix pour réunir et agrandir les communautés de raptor-jésus-illuminati-terre-plate.

Le silence des états et de la communauté scientifique au début du phénomène est à la base du succès de ces théories. Aujourd’hui encore, les voix des scientifiques ont du mal à percer dans le brouhaha des sky-blogs de passionné·e·s.

Une organisation dédiée à l’explication de ces phénomènes : le GEIPAN.

En réponse à cette effervescence, l’agence spatiale française, le CNES, met en place dès 1977 le Groupe d’Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés (GEIPAN). Non, vous ne rêvez pas, il existe des scientifiques dont le métier est de recueillir des témoignages de PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés, qui est le terme préféré par le GEIPAN) et de les analyser pour les expliquer, quand c’est possible. Je pense que si ce groupe était mieux connu du grand public, beaucoup moins de collégiens se détourneraient des sciences physiques !

Ainsi, si vous observez dans la nuit un phénomène que vous jugez non-identifié, courez sur le site du GEIPAN. Différentes explications rationnelles vous seront proposées, vous permettant de dormir sur vos deux oreilles (tout en brisant vos rêves d’enfant). Mais si votre observation n’entre pas dans les cas proposés, vous pouvez leur soumettre votre témoignage. Il sera étudié et classé en fonction de la conclusion de l’enquête. Une des forces de ce programme est d’avoir l’expertise que nous autres moldus n’avons pas : une connaissance vaste des objets et phénomènes (d’origine terrienne) et surtout des liens avec l’armée. Eux seuls pourront associer la soucoupe volante que vous avez aperçu lors d’une balade en forêt avec les essais militaires du dernier drone espion qu’a reçu le président pour Noël.

« Le GEIPAN, c’est d’abord 40 ans d’émotion dans le ciel. »


Site du GEIPAN

Le GEIPAN nous rappelle que l’aspect humain et émotionnel rend l’étude des cas difficile. Lorsque l’on a vraiment envie de croire en quelque chose, toute observation sera détournée pour aller dans ce sens. Un peu comme quand en primaire je kiffais John et j’étais persuadée qu’il me regardait tout le temps, alors qu’en fait j’avais juste de la salade entre les dents.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit ! Si aucune preuve de contact n’a été établie, cela ne signifie pas qu’il n’a pas eu lieu. Comme le rappelle le GEIPAN, en parlant des extraterrestres :

« Nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que le GEIPAN en parle. Mais le GEIPAN n’a trouvé aucune preuve de leur présence ! Pour autant le GEIPAN ne formule aucun avis. Une absence de preuve ne peut être une preuve d’absence ! »


Site du GEIPAN

Certains cas demeurent inexpliqués. Il ne faut pas oublier les déficits de connaissance des phénomènes naturels, météorologiques (ou même les surprises que nous réservent nos congénères quand il s’agit de s’approprier le ciel !). Mais rien ne nous interdit de rêver !

« La question racine, que peut réveiller à tout moment une étrangeté dans le ciel, a en effet toute sa noblesse : Qu’est l’homme face à l’immensité de l’univers ? »

Site du GEIPAN
Une des nombreuses infographies proposées par le GEIPAN pour vulgariser leur travail

Sources :

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