Culture

Olor, un rêve auditif

Posté par Loupche 28 août 2019

« Olor », ça veut dire « odeur » en espagnol. Mais là n’est pas le sujet de cet article. Olor, c’est surtout un groupe. Dans ce groupe, il y a Agathe et Simon. Agathe chante depuis toute petite et a récemment intégré la guitare dans sa pratique après s’être séparée du jazz, qu’elle a étudié pendant des années. Simon joue de plus d’instruments qu’il n’a de doigts, fort de sa formation de jazz qui aura duré cinq ans. Aujourd’hui, Agathe et Simon composent ensemble dans leur petite maison en pierre perdue dans le Finistère, où leur projet Olor prend forme. J’ai eu envie de te les présenter sur Berthine pour deux raisons : la première, c’est qu’ils sont très doués, et la deuxième c’est que j’adore leur musique. Ce n’est pas suffisant pour te convaincre ? Alors regarde cette vidéo et profite de cette interview ! 

  • Votre style musical est doux et rythmé à la fois, très riche, poétique, etc. Qu’est-ce qui vous inspire quand vous composez ? 

Agathe : Pour ma part, j’ai beaucoup écouté d’artistes de musique folk, pop comme Sufjan Stevens, Jesca Hoop ou Laura Veirs et ai été sensibilisée depuis que je suis petite aux peintres impressionnistes, à la sculpture et la musique classique, mais aussi aux dessins animés de Michel Ocelot et Miyazaki par exemple. 
On vient chacun d’univers très différents, c’est ce qui nous rend complémentaires et qui enrichit ce projet ! 

Pour ce qui est de la composition, une fois la chanson créée de mon côté on se retrouve tous les deux pour réaliser l’arrangement final. A ce stade Simon apporte spontanément des éléments sonores très variés et riches en textures, timbres… Les chansons acquièrent alors une dimension plus immersive. Au fil des arrangements, on essaie d’intégrer des sons de plus en plus organiques : objets, instruments, ambiances sonores qui nous entourent et que nous pouvons enregistrer par nous-mêmes.

Simon : Personnellement, un artiste comme Floex m’a beaucoup influencé pour créer nos ambiances électroniques. Étant encore plutôt novice en matière d’électro et en recherche constante d’expérimentations ç’a été un véritable puits de ressources pour moi ! Et puis, j’aime énormément le rythme. Agathe n’était pas forcément orientée vers ça au départ, étant de nature très mélodique. Cela me semblait donc intéressant d’y intégrer cette dimension qui correspondait peut-être plus à ma propre influence. Par contre, nous avions cette idée commune qu’il fallait réussir à créer un univers riche, orchestral en quelque sorte, même si nous n’étions que deux.

J’ai par contre cette tendance à vouloir trop en mettre ! Surtout en électro où le champ des possibles est infini. Dans ce cas, Agathe me raisonne (la plupart du temps) puis on arrive à des arrangements qui nous conviennent. 

  • Votre musique est en effet très riche, et vous semblez être très complémentaires dans le processus de composition ; comment êtes-vous arrivés à une telle symbiose ?

Agathe : Ce n’est pas quelque chose de simple pour nous. Il y a beaucoup de questionnements, d’essais, de doutes lorsque l’on arrange ensemble, qui font que le processus pour réaliser un arrangement est assez long. On peut mettre une semaine à trouver ce que l’on cherche mais lorsque l’arrangement devient convaincant, on ressent tous les deux la même chose, on sait lorsque l’on a trouvé ce que l’on cherche.  Certaines chansons ont eu deux ou trois arrangements avant que l’on trouve celui qui nous convienne ! C’est de l’expérimentation, de la recherche et c’est ce qui nous plaît. 

Nous ne sommes pas toujours d’accord et c’est ce qui fait que nous sommes complémentaires, le dialogue est permanent et c’est aussi ce qui fait que l’on adore travailler ensemble, il n’y a pas de retenue sur comment l’un ou l’autre voit la chose. Ce n’est pas une symbiose innée, il y a aussi du travail humain derrière, un travail sur soi pour composer l’arrangement ensemble. Une vraie collaboration pour moi n’est pas le fait d’être toujours d’accord, sans faire de vagues ; il y a des jours où tout coule de source et d’autres où on est complètement dans le flou, c’est vivant ! Mais au fur et à mesure on sait plus rapidement ce dont on a envie, on sait un peu mieux là où on veut aller, les choses mûrissent. 

  • Agathe, c’est toi qui écris les textes, qui sont toujours très imagés et racontent comme une histoire : explique-nous un peu le processus d’écriture ! 

Agathe : Les chansons sont créées au départ de manière très simple : guitare-voix ou piano-voix. Ce sont des moments très introspectifs où je suis toute seule. L’inspiration est assez variable, tout m’inspire, la vie dans tous ses états est inspirante, mais quelque fois cela va être sur le moment, un tableau, une photo va faire écho à une pensée qui me vient ou une émotion, d’autres fois c’est une inspiration passée qui resurgit au moment de composer… C’est un processus qui demeure assez mystérieux finalement.
Pour « Les fleurs qu’elle a cueillies » par exemple, c’est la famille et le lien familial qui a été rompu avec ma grand-mère maternelle qui m’a inspiré, de même que les autoportraits de Frida Kahlo couronnée de fleurs, ou certaines natures mortes d’intérieur de maison. Cela agit comme une sorte de puzzle où les choses s’imbriquent pour devenir un tableau. Je n’arrive pas à exprimer les choses qui me touchent ou me questionnent de manière directe, je fais beaucoup de parallèles, de métaphores, mais de façon spontanée : des images me viennent et se déroulent comme dans un film, c’est alors que l’écriture intervient pour faire de tout ça une chanson.

  • Simon, dans cette session live, tu joues d’un drôle de clavier, peux-tu nous en dire plus ? 

Simon : C’est un Fender Rhodes ! Clavier vintage donc, le mien est de 1975. Il s’agit de la première et dernière série industrialisée par Fender car, par la suite, Rhodes devient une marque à part entière. Il utilise un procédé électro-mécanique, c’est-à-dire qu’il y a des marteaux comme dans un vrai piano, mais qu’au lieu de taper sur des cordes, ces derniers viennent taper des tiges en métal. Ces tiges sont liées à des lames qui vont alors résonner, exactement comme un diapason. Enfin, au bout de chaque tige, donc de chaque note du piano, il y a un électro-aimant qui vient récupérer la vibration, le son. Ces aimants sont les mêmes que ceux présents dans une guitare électrique ! Le Fender Rhodes a un son vraiment unique et très reconnaissable que j’adore.
Je l’utilise avec pleins d’effets et aussi je tape dessus ! Ce qui en fait une percussion électrifiée !

  • Quels sont les projets en cours ? 

Simon : Olor fera plusieurs résidences durant cette saison en vue d’un futur travail scénographique: travail du son sur la scène et de l’espace scénique. On se questionne encore sur comment on aimerait mettre en scène les chansons de ce premier répertoire, comment immerger le spectateur dans notre univers très imagé. Ce sera l’occasion de travailler avec un ou une metteur•se en scène, plasticien•ne, etc. Tout ça prendra forme fin 2019, début 2020.

Un prochain clip animé sortira pour la rentrée sur notre titre « L’épave »,  réalisé par Yuna Colloc, l’artiste qui nous a réalisé notre premier clip en papier découpé sur « Les fleurs qu’elle a cueillies » et avec qui on adore travailler ! 

Nous continuons à côté de ça à créer de nouveaux morceaux pour un futur répertoire, deux titres sortiront en 2020 dont un se nommant « Le bal ». 

En parallèle de ce travail de création, tout au long de l’année scolaire 2019-2020 nous serons en lien avec une école maternelle et primaire avec lesquelles nous effectuerons plusieurs actions culturelles. Respectivement sur les thèmes de création de contes sonores et créations de haïkus sonores ; tout ça fera l’objet d’une exposition numérique ! Nous ferons aussi des représentations avec les 0-3 ans sur de la découverte sensorielle.

  • Où est-ce qu’on peut vous suivre et vous soutenir sur l’Internet mondial ?

Sur Facebook : https://www.facebook.com/olormusic/

Sur Bandcamp : https://olor.bandcamp.com/releases

Sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=mQqF2I9v8G4

Alors, convaincu•e ? N’hésite pas à aller écouter Olor sur YouTube et Spotify, à les soutenir avec des likes et autres interactions virtuelles ! Tu peux aussi aller les voir en live, quelle chance tu as ! Pour ces derniers mois de 2019, Olor sera en concert le 6 septembre à la Bibliothèque de Pleyben, le 13 septembre à la Médiathèque de Loperhet, le 15 septembre aux Jardins de l’Arpente à Plogastel Saint-Germain, le 2 octobre à « Les Midi et demis » de la Carène (Brest) et le 17 octobre au Beaj Kafé (Brest)

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