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Les copains en Erasmus : direction Lisbonne !

Posté par Ju le Zébu 25 mars 2018

Erasmus, ce vaillant programme d’une trentaine d’années, a permis et permet à des milliers d’étudiants européens de partir et découvrir les autres visages de l’Europe et maintenant du monde. C’est peut-être l’une des plus belles réussites de la communauté européenne. En tous les cas, celle qui fonctionne le mieux et la plus populaire. Opportunité unique pour voyager et sympathiser avec une communauté étudiante multiculturelle, les programmes d’échanges entre universités forment maintenant un grand réseau dont presque chacun peut profiter. Bien sûr, il y a des aspects moins reluisants, mais pour des raisons de bonne ambiance nous ne nous appesantirons pas dessus.

Mes copains ont la bougitude. Ils profitent de ce grand réseau/Netzwerk/network pour partir et ils ont bien raison. Pour boire un café c’est parfois un peu compliqué mais ils découvrent de nouveaux horizons et moi avec. Allons donc les titiller un peu pour voir où ils sont et comment ils s’en sortent. Aujourd’hui, direction Lisbonne où se trouve Odile.

Odile au soleil, crédit photo : Claire Bottalico

Salut Odile ! Comment ça va ? Alors, explique un peu à nos lecteurs Berthine ce que tu fais ?

Salut Julia ! Tout va très bien pour moi, le soleil vient de revenir à Lisbonne et il a amené le printemps avec lui, ça fait du bien ! C’est d’autant plus agréable que mes cours à l’Université Nouvelle de Lisbonne (NOVA) me laissent beaucoup de temps libre, alors j’en profite pour me promener dans la ville sous le soleil. En France, j’étudie les Relations Internationales. Ici, j’ai pu choisir mes cours, alors j’en ai choisi un sur les « démographies des migrations », un autre sur les « femmes et droits humains » et un dernier sur les « découvertes et mondialisation ». En général, on est une dizaine d’étudiant.es par classe, donc on est encouragé.es à participer, ça me plaît bien !

Donc en ce moment tu es à Lisbonne, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu es partie là-bas ? Depuis quand y es-tu ?

Je suis arrivée à Lisbonne depuis la fin du mois de janvier, donc je suis là depuis environ deux mois et j’y reste jusqu’à la fin du mois de juin. Je suis partie à Lisbonne parce que partir en Eramus fait partie de ma formation. Comme je parle déjà portugais (du fait d’une année d’échange à Sao Paulo en 2012-2013) et qu’il est nécessaire de parler un minimum la langue du pays d’accueil, aller au Portugal me semblait aller de soi. De plus, le coût de la vie y est plus bas qu’à Paris, donc c’était un argument supplémentaire pour partir.

Est-ce que tu as rencontré des difficultés  pour y aller, en partant ou en arrivant ?

Je commencerais par dire que partir en Erasmus n’arrive pas par hasard ni sans volonté affirmée de partir. En effet, nombreux, très nombreux, sont les dossiers à remplir, les papiers à déposer dans tel bureau, les démarches à accomplir avant telle échéance, etc. Donc il faut quand même en vouloir, et ne pas avoir de phobie administrative !

Bon, une fois que les papiers sont remplis, le plus dur est peut-être fait. Mais il faut quand même trouver un endroit où loger, n’est-ce pas ? Contrairement à ce que je pensais, ça s’est avéré plus difficile que prévu à Lisbonne. La capitale lisboète est maintenant à la mode, attirant toujours plus de touristes, d’étudiant.es étranger.es et d’expatrié.es, ce qui contribue à l’augmentation des loyers et moins d’offres de logement. [Hmm, le fait de dire que ma copine voulait me rejoindre pour quelques mois ne m’a certainement pas aidée, et on m’a d’ailleurs ouvertement refusé une chambre à cause de ça, mais bon, on n’est pas obligé d’en parler].

En ce qui concerne le portugais, j’avais un peu peur de ne pas comprendre l’accent portugais, bien différent du brésilien. Effectivement, ça ne va pas de soi. Mais je comprends quand même bien les gens quand ils me parlent. En revanche, il semblerait que les Portugais soient assez réservés, et pas forcément très enclins à converser avec des inconnus. Donc la barrière de la langue n’en est pas forcément une, mais la barrière culturelle est bien là. C’est dommage, les Parisiens sont en comparaison plus simples d’accès.

Crédit photo : Odile Romelot

Maintenant que tu es « implantée », est-ce que tu peux nous parler un peu de ton quotidien ?

J’adore le rythme de ma vie à Lisbonne, rien à voir avec la course perpétuelle que je menais contre le temps à Paris. Ici, je prends le temps de dormir (et moi qui pensais que dormir sept heures par nuit me suffisait, je redécouvre la joie de dormir entre neuf et dix heures par nuit, ça fait un bien fou), je cuisine tous les jours (les fruits et les légumes sont bien meilleur marché qu’à Paris, et de bonne qualité, c’est un plaisir de les transformer en bons petits plats), je participe à de nombreux événements (premier festival féministe de la Lisbonne, Silly Dance – danser avec une centaine de personnes dans les rues de Lisbonne, un casque sur les oreilles, et une même playlist pour tout le monde -, cours de lindy hop, conférences à l’Institut français, etc.), je me balade dans Lisbonne, je discute avec des petites mamies portugaises, j’admire les couchers de soleil depuis les nombreux miradouros, je profite de la vie quoi !

Pourrais-tu nous parler de la vie de la communauté d’étudiants étrangers ? Grand mythe Erasmus ou réalité ? Est-ce que tu rencontres régulièrement des locaux aussi ?

Alors alors … Je dois admettre que mon but en venant à Lisbonne, ça n’était pas du tout de participer aux grandes soirées Erasmus où il s’agit de boire le plus possible en un minimum de temps. Pas du tout mon style. Donc je fais certes partie des groupes d’étudiant.es Eramus à Lisbonne, mais il est très rare que je participe aux activités organisées. De plus, il faut souvent acheter une carte d’adhérent de 10/15€ pour avoir des tarifs réduits ou simplement participer aux activités, et je ne veux pas contribuer à ce petit marché organisé sur le dos des étudiant.es Eramus. En revanche, je me suis quand même fait quelques ami.es Eramus que je vois de temps en temps.

En ce qui concerne les locaux, je ne me suis pas encore liée d’amitié avec mes coloc portugais. Sont-ils timides et réservés ? Je ne sais pas. J’ai néanmoins quelques connaissances portugaises, qui deviendront certainement des ami.es avec le temps !

Penses-tu pouvoir faire une comparaison entre les systèmes universitaires français et portugais ?

A la Sorbonne, le moins qu’on puisse dire, c’est que les cours étaient donnés de forme très classique, autour d’une problématique annoncée, un plan en deux ou trois parties, calibré pour tenir les deux heures du cours magistral. Ici, c’est un peu différent. Comme je le disais plus haut, les étudiant.es sont encouragé.es à discuter, à partager leur point de vue, à éventuellement contredire l’enseignant.e ou les autres étudiant.es. On est beaucoup moins passif ! En revanche, ça peut parfois sembler un peu décousu, si l’enseignant.e se laisse porter par ses idées sans ordre vraiment établi. Et je crois qu’il me manque un peu de contenu théorique.

Qu’est-ce qui te plaît le plus au Portugal ? Que faut-il absolument vivre et découvrir lorsqu’on s’y rend ?

Le beau temps, les azulejos, les pasteis de nata, le café, les fruits et légumes, les couchers de soleil, la mer, les immeubles colorés ! Éviter les lieux les plus touristiques, c’est déprimant. Mais se promener au hasard, ne pas hésiter à pousser la porte d’un petit café ou restaurant, se poser en terrasse au soleil, ou sur le bord du fleuve, essayer toujours plus d’entamer une conversation avec des locaux (les mamies portugaises sont les plus sociables et les moins réservées, d’après mon expérience).

Crédit photo : Odile Romelot

Est-ce que tu t’imagines vivre à l’étranger plus tard (quand tu seras grande) ? (si oui, il faudra dématérialiser le café, merci de prévenir)

Quand je serai grande (pas en taille, mais en âge n’est-ce pas?), j’aimerais effectivement vivre à l’étranger, mais je ne sais pas encore où. Cela dit, étant originaire du centre de la France (Bourges!), Paris semble déjà être un autre monde où il me reste beaucoup à découvrir. En tout cas, oui, je ne prévois pas de rester plus de deux/trois ans au même endroit, il sera donc nécessaire de sans cesse dématérialiser le café chère Julia !

Merci à toi et à très bientôt:)

A bientôt à Lisbonne Julia ! Les restaurants végétariens n’attendent que toi !

Retrouvez dans les semaines qui viennent, avec quelques degrés celsius en moins : Maïlys à Ottawa et Aurélien à Moscou ! 🙂

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