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3 semaines après la sortie du nouvel (h)ebdomadaire : bilan

Posté par SandraK 3 février 2018

Le magazine imaginé par les concepteurs  de la célèbre revue XXI est né il y a maintenant 3 semaines. Ebdo, c’est d’abord un projet  mûri pendant 2 ans qui a réuni en deux mois des milliers de kiss kiss bankers et ainsi récolté 409 091 € avant la sortie du premier numéro – ce qui en soit est déjà un événement dans la presse écrite.

Nous avions interviewé il y a quelques semaines le rédacteur en chef du magazine qui nous disait “qu’Ebdo n’appartenait à personne à part à lui même” soulignant ainsi la plus grande originalité du journal : ne pas avoir de publicités. On le lit sur leur site et dans le journal, leur objectif est de faire d’Ebdo un objet social, indépendant et collaboratif. Qu’en est-il réellement ?

J’ai acheté les 4 premiers numéros et je ne vais pas faire monter le suspens plus longtemps, j’ai accroché totalement. Je me suis même abonnée, c’est dire. Il se présente comme un magazine “lambda”, on y trouve des reportages, des conseils cultures, des bd et même des recettes et des jeux.

 

Pourquoi lire Ebdo ?

 

La forme :

– son prix : à 3€50 le magazine, il réussit à être l’hebdomadaire d’actualité le plus abordable

– le choix du tarif de l’abonnement : assez révolutionnaire, 4 tarifs sont proposés pour un abonnement mensuel (5, 10, 15 ou 20€). Ainsi, le lecteur/ la lectrice opte pour un tarif selon ses moyens financiers.

– le format : très agréable, plus petit que la plupart de ses camarades, il est léger, transportable n’importe où

– le graphisme global : ce n’est pas une condition nécessaire mais l’esthétique est chouette, les pages sont aérées et colorées

 

Le fond :

-la diversité des articles et surtout leur profondeur. Les reportages sont longs et de qualité (ce qui se faire rare ces derniers temps).

– le choix surprenant des sujets (“les cheveux” par exemple !)

– la fin du “tout savoir tout de suite” : les pages sur l’actualité “brûlante” représente seulement 10% du magazine. On les retrouve dans la rubrique “focus” (voir sommaire) principalement. Ce choix éditorial permet de traiter de plein d’autres sujets moins “in” mais tout aussi intéressants.

– La Source : une plateforme numérique qui recueille des récits, témoignages de lecteurs dont certains sont sélectionnés et publiés dans le journal dans la partie “paroles” (voir sommaire)

 

Le magazine a reçu un accueille mitigé de la part du reste de la presse comme en témoigne cet article. Certaines critiques sont recevables (d’autres sont gratuites). Petit bémol par exemple, selon moi, un magazine « novateur et révolutionnaire » aurait pu faire le choix de ne présenter que des recettes végétariennes  – ou au moins de saison – ? La couverture du premier numéro n’était pas esthétiquement une réussite, ce qui a surpris, mais témoignait aussi de l’humilité de l’hebdomadaire qui se veut accessible à tou.te.s. Sinon, tous les articles ne m’ont effectivement pas passionnée (les choix culturels de “personnalités” – si tant est que Serge Papin en est une – j’avoue que j’en ai un peu rien à cirer…). J’ai choisi les articles qui me tapaient dans l’œil. J’en ai aussi lu qui d’apparence semblaient ennuyants et m’ont finalement agréablement surprise.
De toute façon, il faut être réaliste, peu de personnes ont le temps de lire un magazine de bout en bout, chaque semaine. L’essentiel, c’est d’y trouver son compte le plus possible et Ebdo me semble répondre à cette exigence.

Ebdo nous rend aussi acteur/actrice puisque grâce à la plateforme « La Source », nous sommes libres d’interpeller les journalistes pour leur proposer des sujets de reportage.

Pour conclure, le grand point fort de l’hebdomadaire c’est… de faire du bien. C’est pointer du doigt les problèmes du monde mais aussi de mettre en avant les alternatives quelles que soient leurs échelles. Et c’est peut-être ça la révolution : avoir saisi que les gens en ont assez de ne lire que des nouvelles maussades et que l’on peut rester informé, curieux.se de ce qui se passe dans le monde sans avoir la boule au ventre à chaque fois qu’on lit le journal !

 

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